Rallye Raid au Portugal : Priorité au pilotage

Les vérifications de la 1ère édition du BP Ultimate Rally-Raid Portugal sont terminées à Grândola. A motos et en quads FIM, le leader RallyGP du championnat Ross Branch (Hero MotoSports) sera sous la menace d’Adrien Van Beveren (Monster Energy Honda), son poursuivant le plus direct à 26 points. Parmi les équipages FIA engagés en W2RC, Carlos Sainz (Mini JCW) occupe la tête du championnat avec seulement 9 points d’avance sur Nasser Al Attiyah (Nasser Racing by Prodrive) et 12 points d’avance sur Guerlain Chicherit (Overdrive Racing). Demain, pour la première fois dans l’histoire du W2RC, le prologue et l’étape 1 en aller-retour entre Grândola et Santiago do Cacém se disputeront sur une seule journée. L’arrivée sera retransmise en direct.

BRANCH PREND DE L’AIR
(Monster Energy Honda), deuxième du général en RallyGP, est retenu aux Etats-Unis par le marketing du HRC. Quatre officiels Honda seront donc au départ demain. Parmi eux, c’est Adrien Van Beveren qui est le mieux placé des partants derrière le leader Ross Branch. Grâce à sa place sur le podium du Dakar en ouverture de la saison, le Français est actuellement quatrième du général (24 points). Avec 50 points au compteur, ‘Kalahari Ferrari’ possède une marge de sécurité mais ne prend pas le défi à la légère. Pablo Quintanilla, sixième du classement avec 17 points est la menace suivante. L’enjeu de la semaine pour le Botswanais est clair : contenir le retour des deux pilotes Honda, vainqueurs des dernières manches qui se sont disputées en Europe. ‘Quintafondo’ s’est imposé sur l’Andalucía Rally en 2021, ‘VBA’ l’année suivante.

Ross Branch (Hero MotoSports) : « Je ne ressens pas moins de pression, elle est positive de toute façon. On l’a vu à Abu Dhabi, dès qu’il s’est mis à y en avoir moins, les choses ont commencé à mal tourner. Je suis content que Honda soit de retour en force. Il manque Ricky, mais il y aura une bonne partie des pilotes officiels. La course sera différente de celles qui se disputent gaz en grand avec de la navigation dont on a l’habitude. Ce n’est pas mon terrain de prédilection, mais ce sera le même pour tout le monde. Certains seront plus rapides que moi, mais cela fait partie du jeu. Le champion du monde doit être capable d’être rapide sur tous les types de terrains. »

EN TERRE SAINZ
leader du championnat (76 pts), s’est présenté aujourd’hui aux couleurs de X-raid, trois ans après sa deuxième place finale sur l’Andalucía Rally 2021 dans une Mini, sa dernière apparition aux couleurs de la marque. C’est Alex Haro qui sera exceptionnellement à ses côtés, Lucas Cruz le copilote habituel du vainqueur du dernier Dakar étant retenu par une obligation. Pour son compatriote, il s’agit aussi de retrouvailles, sa dernière apparition dans une Mini remontant au Dakar 2019 avec Nani Roma. Sainz et Haro étaient coéquipiers en 2018-19 chez X-raid, mais jamais encore ils n’avaient couru côte à côte. Au cours de sa précédente carrière récompensée par deux titres de champion du monde WRC, Sainz s’est imposé en 1991 et 1995 au Portugal et il évoluera sur ses terres dans l’étape 4 disputée en Espagne. ‘El Matador’ ne saute pas cette semaine dans l’inconnu et espère utiliser ses repères passés pour conforter son avance actuelle au championnat (voir sa déclaration).

Nasser Al Attiyah, vainqueur de la deuxième manche à Abu Dhabi, est le poursuivant direct de l’Espagnol au championnat (67 pts). Le Qatari accuse seulement 9 points de retard. Pour le double champion du monde en titre, le Portugal est un souvenir encore palpable. C’est ici, sur la Baja Portalegre à l’automne dernier, qu’il avait couru pour la première fois au volant du Hunter de Prodrive. Sa troisième participation à cette course. Guerlain Chicherit et Mathieu Baumel, le remplaçant d’un temps d’Alex Winocq, sont apparus ensemble aujourd’hui, quinze ans après leur dernier duo sur le Dakar 2009. Le pilote français n’est qu’à 3 points du Qatari.

Le podium de la catégorie Ultimate est le plus serré de tous en FIA. Carlos Sainz (Mini JCW) « L’opportunité s’est présentée de pouvoir participer, Sven (Quandt) avait une voiture disponible, et nous avons décidé ensemble de nous engager. Pour moi, l’objectif est double : premièrement, c’est l’occasion d’essayer un autre T1+ que la Audi pour préparer le futur ; deuxièmement, si cela me permet de marquer des points au championnat, ils seront les bienvenus. »

APRÈS LA PLUIE, LE BEAU TEMPS
Des pluies inhabituelles se sont abattues la semaine dernière sur les régions traversées par la course, rendant nécessaires quelques aménagements de parcours qui n’ont pas pour autant modifié sa physionomie générale. Finalement, 1735 kilomètres dont 1039 pour les motos et les quads FIM et 1866 kilomètres dont 1039 de spéciale pour les autos, Challenger et SSV FIA vont débuter demain, et au pas de charge ! Pour la première fois dans l’histoire du W2RC, le prologue et l’étape 1 vont se disputer la même journée. Un quart d’heure après le lever du jour, les premiers concurrents vont en effet s’élancer dans le prologue. Avant midi, ils partiront à l’assaut de la centaine de kilomètres chronométrés de la spéciale 1. Tous les concurrents seront regroupés juste avant la ligne d’arrivée pour permettre la diffusion en direct des 3 derniers kilomètres. Un sprint final retransmis de façon inédite à la télévision portugaise sur la chaîne Sport TV, diffuseur des plus grands événements sportifs nationaux. Les images commentées par un spécialiste seront également disponibles pour le reste du monde en simultané sur les réseaux sociaux du W2RC. Rendez-vous demain à 15h25 (UTC + 1) pour l’arrivée des motos et à 17h00 (UTC + 1) pour celle des autos sur Youtube W2RC ou Page Facebook W2RC

Carlos Barbosa (Président de l’Automóvel Club de Portugal) : « Le parcours s’annonce complètement différent de ce que les concurrents du W2RC on fait jusqu’à aujourd’hui. Le sable ici sera infime comparé à ce qu’ils ont rencontré sur le Dakar et sur l’Abu Dhabi Desert Challenge. Ici, il vont trouver une véritable course de tout-terrain, au sens propre, avec tous les types de textures que vous pouvez rencontrer si vous partez explorer le Portugal. Des parties rapides, du sinueux, du technique, du sable, des cailloux, des montagnes, des portions de type baja… et les fortes pluies des jours passés ont apporté de la boue en plus des ingrédients attendus. C’est une épreuve difficile et totalement différente et je pense que cela est bon pour le championnat. Les concurrents ne doivent pas s’attendre à faire des horaires de bureau 9h-16h avant de rendre les clefs aux mécaniciens en arrivant au bivouac ! »

Orlando Romana (Directeur Sportif BP Ultimate Rally-Raid Portugal) : « Le parcours du BP Ultimate Rally-Raid Portugal est le fruit de 35 ans de mes expériences avec des courses comme la Baja Portalegre, la Baja 1000, le Transiberico, le rallye Estoril-Marrakech ou la première année du Dakar en 2006. Demain dans l’étape 1 on va trouver 60-70% de pistes sablonneuses dans une région proche de la mer. L’étape 2 sera 50/50 sable et sol dur. L’étape 3 partira vers le nord, au centre du pays, sur les pistes de la Baja Portalegre, plus rapides, plus dures, avec aussi une petite partie de montagne. L’étape 4 en Espagne sera complètement différente, plus ouverte dans des propriétés agricoles moins vallonnées, sans végétation mais avec une petite ascension technique dans une montagne. La dernière sera composée à 90% de sable. Les pluies vont rendre certaines portions glissantes, pas de quoi rester planté, mais cela va changer la physionomie de quelques parties. C’est certainement le parcours le plus varié que l’on pouvait offrir au Portugal. »

Jean-Paul Cottret (Ouvreur W2RC) : « Le parcours va vraiment procurer du plaisir de pilotage aux concurrents. Le vif du sujet, ce seront les pistes étroites entre les arbres qui seront majoritaires sur la course. Les concurrents doivent se méfier des petits ponts en béton avec des trous sur leurs côtés, des bornes et des souches aux abords de la trace. Il est vital de rester sur la piste, de ne jamais couper les cordes, ce sera l’une des clefs pour aller au bout de la course. Le moindre écart en T1+ ne pardonnera pas. Il faut bien garder à l’esprit que si le type de pistes est assimilé WRC, il n’y a pas les notes WRC qui vont avec, donc le pilotage à vue reste de mise. Les Challenger et les SSV vont peut-être créer la surprise dans ces conditions. Suite aux pluies, on risque d’avoir des cuvettes avec des flasques, mais rien de profond. Le côté pile, c’est que cela va limiter la poussière. »

Le programme
3 avril : Prologue – Grândola – Santiago do Cacém (Total : 38 km / SS : 4 km) Étape 1 – Santiago do Cacém – Grândola (Total : 170 km / SS part 1: 97km / SS part 2 : 3 km) ·
4 avril : Étape 2 – Grândola – Grândola (Total : 228 km / SS : 193 km) ·
5 avril : Étape 3 – Grândola – Badajoz (FIM – Total : 616 km / SS : 374 km) (FIA – Total : 747 km / SS : 388 km ) ·
6 avril : Étape 4 – Badajoz – Grândola (Total : 539 km / SS : 251 km) ·
7 avril : Étape 5 – Grândola – Grândola (Total : 144 km / SS : 103 km)

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